Le fils de Gérard et Elizabeth Depardieu, Guillaume, est décédé, lundi, des suites d'une pneumonie. Le frère ainé de l'actrice Julie Depardieu "aurait contracté un virus qui a provoqué une pneumonie foudroyante", a-t-on appris auprès de l'agent de son père, Artmedia. L'acteur français était âgé de 37 ans. Selon son agent contactée par LCI.fr, il a été rapatrié d'urgence de Roumanie où il venait de finir un tournage. Sa mort, survenue à 2h du matin, est liée à "une infection des poumons acquise en ville", a précisé de son côté à l'AFP l'Assistance-publique des hôpitaux de Paris (AP-HP).
Né le 7 avril 1971, cet acteur à la sensibilité à fleur de peau a tourné près d'une vingtaine de films, dont De la guerre de Bertrand Bonello et Versailles de Pierre Schoeller, actuellement à l'affiche. Guillaume Depardieu a eu une jeunesse rebelle, marquée par la vitesse, la violence, la drogue et l'alcool qui l'ont conduit en prison. En 2003, il a été amputé de la jambe droite pour mettre fin aux souffrances provoquées par une infection qu'il avait contractée à la suite des 17 opérations subies après un accident de moto en octobre 1995.
Josée Dayan : il y a encore trois jours, "on parlait de projets"
Sur LCI, Claude Berri, producteur-réalisateur a réagi avec beaucoup d'émotion à la mort de "quelqu'un que j'ai beaucoup aimé, que j'ai connu avec ses parents. Il venait souvent chez moi. C'est très, très affreux" (écouter). La carrière au cinéma de Guillaume Depardieu avait décollé avec "Tous les matins du monde" d'Alain Corneau, en 1991. Ce dernier a estimé sur RTL que l'acteur était "un jeune homme vraiment rayonnant". "C'est un gros choc. Pour moi, Guillaume, ça a été un moment merveilleux de ma vie, de ma vie professionnelle. Il était solaire, il était radieux. Il m'a amené énormément de choses sur le tournage. Je garderai l'image d'un jeune homme vraiment rayonnant", a-t-il dit.
La réalisatrice Josée Dayan, qui a fait tourner Guillaume Depardieu dans trois de ses fictions et est une proche de sa famille, s'est dite sur RTL "absolument laminée" et a salué la mémoire de "l'acteur le plus doué de sa génération". "C'était un ami, je l'aimais infiniment. C'était un type formidable, un immense acteur. Je l'ai eu au téléphone il y a encore trois jours, il venait de finir un film en Roumanie, on parlait de projets, de films à faire, il préparait un album", a-t-elle dit. Jean-Pierre Mocky, réalisateur avec qui Guillaume Depardieu avait tourné dans "Alliance cherche doigt" (1997), a estimé sur RTL, que l'acteur était "un homme torturé par sa jeunesse, par les relations qu'il avait eu avec son père". "Il avait réussi à se recréer un nom. C'est un peu comme si j'avais perdu mon fils". "Il était très écorché, c'est ce qui lui a donné cette personnalité, un peu à la James Dean."
Marc-Olivier Fogiel, qui a co-écrit Tout donner en 2004 avec l'acteur, a affirmé sur Europe 1 que Guillaume Depardieu était "surtout quelqu'un de très attentionné, de très attentif à l'autre". "On a écrit ce livre ensemble pendant de longues semaines, il était d'une politesse incroyable", s'est rappelé l'animateur. "Il m'avait invité au restaurant pour fêter la sortie de ce livre. Il m'avait dit : ‘tu vois je ne bois pas pour toi ce soir, pour respecter l'engagement qu'on avait pris ensemble'. C'était vraiment un type sensible, il est certainement mort de cette sensibilité", a-t-il ajouté. Christine Albanel a rendu hommage à une "personnalité riche et complexe" qui a "beaucoup donné à sa passion pour le cinéma". Bertrand Delanoë a évoqué un "acteur d'une exceptionnelle intensité, souvent rebelle et toujours émouvant, il laissera la trace d'une immense sensibilité et d'un charisme rare".