Déjà tendu en raison de l'enjeu sportif, le climat entourant le match de Ligue des champions qui se tiendra ce soir entre Marseille et l'Atletico Madrid sera plus chargé encore au vu des violences ayant émaillé le match aller et la récente lourde condamnation du sopporter marseillais Santos Mirasierra. Par mesure de précaution, la préfecture de Marseille a décidé de classer la rencontre à "hauts risques". Pas moins d'un millier de policiers seront mobilisés pour assurer la sécurité autour du stade Vélodrome et dans les lieux stratégiques de la ville.
"C'est un dispositif haut de gamme par rapport aux dispositifs moyens déployés au Vélodrome", a souligné le préfet délégué pour la sécurité Jean-Luc Marx. "Le risque, c'est l'excès de passion ou de tentative de dérive violente que certains pourraient avoir à l'égard de l'équipe adverse ou du pays qu'elle représente", a-t-il déclaré à la veille du match. "Ces risques se situent surtout dans des actes que l'on pourrait qualifier de désespérés et de marginaux", a précisé Jean-Luc Marx, ajoutant : "Il y a une exigence footballistique qui n'est pas des moindres, mais force doit rester à la loi. Il s'agit de ne pénaliser ni l'OM, ni les Marseillais, ni Santos lui-même."
Nombreux appels au calme
Craignant des débordements violents, les dirigeants du club espagnol ont demandé à leurs supporters de ne pas faire le déplacement et côté marseillais les appels au calme se multiplient. Le maire de la ville, Jean-Claude Gaudin, a appelé "au bon sens et à la responsabilité" de tous. L'entraîneur de l'OM, Eric Gerets, a lancé un "SOS", exhortant les supporters à garder leur sang froid. "Il faut faire l'impossible même si ce sera difficile pour tout le monde, pour les supporters, pour les joueurs. Nous devons donner l'exemple. Et le meilleur exemple sera de garder son calme", a-t-il dit. "Je lance un SOS car j'ai peur que le match de mardi se termine mal. J'ai peur pour le futur de ce club car s'il y a des incidents, cela coûtera très cher."
Eric Gerets a également demandé aux 4500 membres du groupe des Ultras de ne pas mettre en application leur menace de boycott du match. Sur un site de soutien nouvellement créé, une pétition du groupe a déjà recueilli près de 4.000 signatures pour exiger la libération de Santos Mirasierra. Arrêté le 1er octobre à l'issue d'échauffourées avec la police lors du match aller sur le terrain de l'Atletico, ce dernier a été condamné vendredi à trois ans et demi de prison par la justice espagnole. Son avocat doit faire appel et demander sa libération ce mardi.
Source: LCI