Prévue mercredi, la sortie de Coluche, l'histoire d'un mec, pourrait tout simplement ne pas avoir lieu. Un tel blocage serait inévitable si la procédure en référé engagée par le producteur Paul Lederman, qui fut l'éditeur et agent de l'humoriste, donne raison à ce dernier. Dans son assignation, la société Productions et Editions Paul Lederman réclame la suppression du sous-titre "Histoire d'un mec", qu'elle juge "contrefaisante". PPL, qui a produit les spectacles de Coluche, détient les droits d'auteur sur ses sketches et leurs titres originaux, parmi lesquels celui de L'histoire d'un mec sur le pont de l'Alma, communément appelé Histoire d'un mec.
"Paul Lederman réclame 150.000 euros de dommages et intérêts, mais aussi la modification du titre sur les affiches et le générique du film", a déclaré Thomas Anargyros, l'un des deux producteurs, avec Edouard de Vésinne, de Cipango Films. "S'il obtenait gain de cause, nous ne pourrions pas sortir le film mercredi, car cela impliquerait de modifier le générique, puis de relancer la fabrication de 500 copies de films et enfin d'acheminer celles-ci dans toute la France. C'est matériellement impossible !"
Le film "ne correspond pas à l'idée qu'il se fait de Coluche"
La société Productions et Editions Paul Lederman (PPL) a en effet engagé des poursuites pour contrefaçon contre les producteurs : Cipango, mais aussi Studio 37 et France 2 Cinéma. L'audience en référé est prévue vendredi matin devant la juge des référés Véronique Renard. Mais la magistrate ne devrait pas rendre sa décision avant le début de semaine prochaine. Soit juste avant la date prévue de la sortie.
Selon Thomas Anargyros, Paul Lederman avait connaissance "depuis dix-huit mois" du fait que le film d'Antoine de Caunes porterait le titre du livre Coluche, l'histoire d'un mec, publié en 2006 par le journaliste Philippe Boggio, dont il est "librement inspiré" et dont les producteurs ont acquis les droits. Et pour le producteur, à travers cette procédure, "il cherche l'interdiction pure et simple du film, qui ne correspond pas à l'idée qu'il se fait de Coluche". Thomas Anargyros estime aujourd'hui que Paul Lederman "s'arroge un droit moral, qu'il n'a pas, sur la mémoire" de l'humoriste.