C'était il y a un peu plus d'un an, le 19 septembre 2007 : William Leymergie agressait physiquement Jean-Philippe Viaud, un de ses chroniqueurs. L'affaire était suffisamment grave pour déclencher une grève et pour que le présentateur se voit mis à pied pendant quinze jours.
Depuis, tout est, apparemment, rentré dans l'ordre : le plus British de nos animateurs continue à animer l'émission phare de la matinée de France 2, Télématin (40 % de part de marché en moyenne), avec ses airs pince-sans-rire et ses vestons pied-de-poule. Un vrai pro, apprécié des téléspectateurs, qui s'est d'ailleurs vu confier l'antenne le samedi matin neuf mois après l'incident.
Or, révèle le dernier numéro de Télé Star, si l'ambiance du plateau semble aujourd'hui détendue, il n'en est pas de même dans les coulisses. Et cela depuis toujours, bien avant l'altercation des deux hommes. Lors de la réunion extraordinaire du comité d'hygiène du 16 octobre 2007, le médecin du travail de France Télévisions a, selon le magazine télé, déclaré disposer de « nombreux témoignages de personnes qui se plaignent du comportement de monsieur Leymergie. Elles subissent des humiliations, des critiques, le comportement d'un pervers, en fait ».
Des accusations suffisamment graves pour que France Télévisions demande à un cabinet d'expertise agréé par le ministère du Travail de mener une étude. Son rapport, intitulé "La prévention des risques psychosociaux à Télématin", a été remis le 4 septembre dernier à la chaîne.
Est notamment souligné le style de management de William Leymergie, coutumier de la remarque « plus ou moins maladroite, abrupte, directe, parfois blessante »... « des remarques souvent relatives au physique, et fomulées sans réelle possibilité de réponse ». Une façon joliment tournée de décrire l'animateur comme un tyranneau volontiers méprisant à l'égard de ses troupes. Rien de bien nouveau, en fait : on sait que les animateurs producteurs (c'est le cas de Leymergie) hésitent rarement à ne pas abuser de leur toute-puissance (cela va du statut précaire à des tendances à l'esclavagisme, des comportements déjà pointés chez Jean-Luc Delarue).
Pour finir, Télé Star révèle qu'une plainte avec constitution de partie civile a été déposée le 28 septembre 2008 à l'encontre de la chaîne par le président de la fédération CGC des médias, pour manquement à son obligation de sécurité à l'égard des salariés.
Le feu continue à couver sous la cendre, et chacun ronge son frein. Jean-Philippe Viaud, la "victime" de William Leymergie, travaille toujours pour l'émission, mais n'a pas adressé la parole à son producteur depuis un an : les deux hommes ne communiquent plus que par email.