L'hommage de la nation à ses soldats tués
Ce jeudi en fin de matinée, à peine rentré de Kaboul où il a demandé aux soldats français de "relever la tête" au nom du "combat contre le terrorisme", et à l'issue du premier Conseil des ministres de la rentrée, Nicolas Sarkozy doit présider aux Invalides une "cérémonie nationale d'hommage" aux dix militaires tués en Afghanistan. Seront également présents le Premier ministre François Fillon et plusieurs ministres et parlementaires de la majorité et de l'opposition. A partir de 11h30, le président de la République assistera à un office religieux oecuménique en l'église Saint-Louis des Invalides. Il prononcera ensuite un éloge funèbre, puis déposera sur chaque cercueil de dix soldats tués des décorations à titre posthume. Les honneurs militaires seront ensuite rendus à ces militaires.
Le chef de l'Etat s'entretiendra alors, à huis clos, avec les familles. Ces proches des soldats tués avaient déjà rencontré, la veille, François Fillon lors de l'arrivée à Roissy de l'avion transportant les dépouilles. Le Premier ministre s'était recueilli avec eux devant les cercueils réunis dans le pavillon d'honneur de l'aéroport, transformé en chapelle ardente au cours d'une cérémonie d'une dizaine de minutes, qu'un participant a décrit comme "extrêmement émouvante". Une haie d'honneur avait été formée devant l'avion, le ministre des Anciens combattants, Jean-Marie Bockel, étant au pied de l'appareil.
Les dix blessés restants rapatriés bientôt
Mais contrairement à la cérémonie qui doit se dérouler aux Invalides en fin de matinée, un impressionnant dispositif policier tenait alors les journalistes à distance du pavillon d'honneur : invoquant "la gravité du moment" et "la nécessité de protéger l'intimité des familles", le ministère de la Défense avait souligné que le rapatriement des corps des militaires se ferait hors de la présence de la presse.
Les victimes sont issues de régiments basés à Castres, dans le Tarn, Calvi, en Haute-Corse, et Noyon, dans l'Oise. Les soldats avaient été pris sous le feu des talibans lors d'une embuscade que les militaires ont décrite comme très bien préparée, alors que côté français, les conditions de l'engagement commencent à faire polémique parmi les soldats eux-mêmes. Les blessés, dont la moitié (onze sur vingt-et-un) sont rentrés en France dans la journée de mercredi, ont été touchés par des balles ou des éclats lors de cette attaque qui s'est produite à 50 km à l'est de Kaboul, à l'exception de deux d'entre eux blessés dans un accident de blindé. Dix autres blessés, plus légèrement atteints, devraient être rapatriés ultérieurement, a annoncé le ministère de la Défense, sans en préciser la date