ASSURANCE-MALADIE. DES PROPOSITIONS ET UN TOLLÉ
Le président de l’assurance- maladie a provoqué un tollé, hier, en préconisant de ne plus rembourser qu’à hauteur de 35 % certains médicaments à vignette bleue. Le ministre du Budget a démenti.
Un déficit de 4,1 milliards d’euros. Trois milliards d’euros d’économies : c’est ce que préconise le président de l’assurance-maladie Frédéric van Roekeghem pour 2009, pour revenir à l’équilibre des comptes de cette branche de la Sécu en 2011. Pour 2008, le déficit de la branche maladie est évalué à 4,1 milliards d’euros. Ce qui représente quasiment la moitié du déficit de la Sécurité sociale qui devrait s’élever à 8,9 milliards d’euros.
Des médicaments remboursés à hauteur de 35 % ? Pour réaliser ces économies, Frédéric van Roekeghem propose de réduire de 100 % à 35 % la prise en charge des médicaments à vignette bleue, dits de « confort », pour les malades atteints de pathologies comme le diabète, le cancer ou le sida (7,7 millions de personnes).
Le reste serait « transféré vers les organismes complémentaires » (mutuelles ou assurances privées), avec le risque d’une hausse des cotisations pour les assurés. La vignette bleue est décernée aux médicaments dont le service médical n’a pas été reconnu comme majeur. Le président de l’assurance-maladie préconise également de revoir les conditions d’entrée dans le dispositif ALD (affections longue durée) permettant une prise en charge à 100 %.
Le gouvernement tranchera mi-juillet. « Ce n’est pas un plan, mais des propositions de l’assurance-maladie », a aussitôt réagi Eric Woerth. Roselyne Bachelot a indiqué que le gouvernement tranchera « vers le 15 juillet ». Marchant sur des œufs, le gouvernement jure que les malades continueront à être pris en charge à 100 %, tout en ne fermant pas la porte à la proposition de van Roekeghem. La ministre de la Santé a, d’ailleurs déclaré qu’il n’y avait « aucune raison que les mutuelles augmentent puisqu ’ en même temps on baisse le prix des médicaments ».
Colère des syndicats et des associations. Ces propositions ne passent pas auprès des associations ou des syndicats. MG France, le premier syndicat des médecins généralistes, a « dénoncé la provocation du directeur de l’assurance-maladie qui poursuit son œuvre de mise à mal du système de santé solidaire ». La CGT et la CFTC ont jugé cette proposition « inacceptable ». Du côté des associations de malades, Act Up parle de « déclaration de guerre ». Enfin, le PS a dénoncé « une logique de déremboursements massifs ». Des mesures qui « s’attaquent directement au principe de solidarité ».
Source: Le télégramme